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Renversés par la force de l’impact, ils tombèrent lourdement
sur le trottoir. Le corps du jeune homme amortit la chute de
Sophie : elle avait atterri sur sa poitrine.
Quelques secondes, le temps lui sembla suspendu. Elle le
regarda dans les yeux – des yeux écarquillés autant qu’il était
physiquement possible – en essayant de mettre un peu d’ordre
dans le flot de pensées et de questions qui l’assaillaient.
—
Comment as-tu fait ? murmura-t-il.
—
Aucune idée.
Elle se redressa. Les dernières secondes repassaient en boucle
dans sa tête. Elle n’y comprenait rien.
—
Il ne faut pas rester là, l’avertit Fitz.
Il désigna le conducteur, qui les dévisageait comme s’il venait
d’assister à un miracle.
—
Il a tout vu, haleta Sophie, paniquée, la poitrine soudain
serrée dans un étau.
Fitz se remit sur pied et l’aida à se relever.
—
Allez, viens, on file !
Trop bouleversée pour échafauder elle-même un plan, elle ne
résista pas quand il l’entraîna derrière lui dans la rue.
—
Par où ? demanda-t-il à la première intersection.
Elle n’avait aucune envie de se retrouver seule avec lui, aussi
indiqua-t-elle le nord, la direction du zoo de San Diego, qui
ne manquerait pas d’être noir de monde malgré les incendies
allumés en bordure de la ville.
Personne ne les poursuivait. Ils s’enfuirent pourtant à toutes
jambes. Pour la première fois de sa vie, Sophie regretta de ne
pouvoir entendre les pensées de son compagnon. Impossible de
connaître ses intentions, et voilà qui changeait tout. Dans sa tête,
elle échafauda toutes sortes de scénarios terrifiants, qui voyaient
pour la plupart des agents du gouvernement la jeter dans une
camionnette noire pour faire d’elle un cobaye. Tous ses sens en
