Il lui sembla qu’il la regardait avec admiration.
—
Tu es vraiment des nôtres, conclut-il.
Elle s’arrêta net et leva les deux mains devant elle, comme
une barrière entre eux.
—
Oh là, minute ! Comment ça, « des nôtres » ?
Il fronça les sourcils en remarquant un groupe de touristes à
portée de voix. Il préféra attirer Sophie dans un coin désert du
parking, et s’accroupit derrière un mini-van vert foncé.
—
O.K… ce n’est pas facile à dire, alors je vais être direct :
nous ne sommes pas humains, Sophie.
Elle sursauta. L’espace d’une seconde, les mots lui man
quèrent, puis un rire hystérique lui échappa.
—
Pas humains ! répéta-t-elle, dubitative. Ben voyons…
Elle fit mine de quitter le parking, bien décidée à le planter là.
—
Où vas-tu ? s’étonna Fitz.
—
Tuesungrandmalade…etmoi aussi pour t’avoir fait confiance.
Elle entreprit de s’éloigner à grands pas.
—
C’est pourtant la vérité, lança-t-il. Réfléchis une minute !
Elle n’avait aucune envie de poursuivre cette conversation,
mais le ton implorant de Fitz la poussa à faire volte-face.
—
Est-ce que les gens normaux peuvent faire ça ? demanda-t-il.
Il ferma les yeux et disparut. L’espace d’une seconde, pas plus,mais
lemal était fait : ébranlée par cette successiond’événements étranges,
Sophiedut s’appuyer contre la voiture laplus proche. Lemonde se remit
à tournoyer autour d’elle. Elle inspira à fond pour s’éclaircir les idées.
—
Toi, peut-être…Maismoi, j’en suis incapable ! protesta-t-elle.
—
Qui sait ce que tu peux faire, Sophie… pour peu que tu
le veuilles vraiment. Rappelle-toi le lampadaire, tout à l’heure.
Il semblait si sûr de lui… et des faits tangibles venaient étayer
ses affirmations.
Mais comment était-ce possible ?
Et si elle n’était pas humaine, qu’était-elle ?