seul morceau. L’instant d’après, elle grelottait : une brise marine
glaciale lui fouettait le visage.
Fitz désigna l’imposant château qui se dressait devant eux et
luisait comme s’il avait été taillé dans le clair de lune.
—
Alors…Comment est-on arrivés ici, dis-moi un peu ?
Les mots manquèrent à Sophie. La lumière qui la traversait,
puis l’emportait avec elle… C’est exactement ce qu’elle venait
d’éprouver. Mais comment se résoudre à l’admettre ? C’était
accepter que tous les manuels de physique qu’elle avait étudiés
jusqu’à ce jour se trompaient.
—
Tu m’as l’air un peu déboussolée, lui fit-il remarquer.
—
Réfléchis un peu : c’est comme si tu me disais « Tu peux
mettre tout ce que tu sais à la poubelle, merci bien ! »
—
Pour être honnête, je ne dis pas autre chose, avoua-t-il, un
sourire narquois aux lèvres. Les Hommes auront beau faire, leur
esprit ne pourra jamais saisir la réalité dans toute sa complexité.
—
Qu’est-ce que tu essaies de dire ? Que les elfes sont les plus
intelligents ?
—
Bien sûr. Pourquoi es-tu autant en avance sur les autres
élèves, à ton avis ? Le plus lent des nôtres battrait n’importe quel
humain à plates coutures, même s’il n’avait pas suivi une scolarité
elfique digne de ce nom.
Elle sentit ses épaules s’affaisser au fur et à mesure que son
esprit absorbait ces paroles.
S’il avait raison, elle n’était qu’une pauvre fille qui ne connaissait
rien à rien.
Non, pas une fille.
Une elfe !