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C’est alors que Naoya l’appela. Il semblait ravi :
—
Toi aussi, tu as reçu le message du roi ?
—
Oui, je viens de le voir ! Heureusement que ce n’est
pas tombé sur toi !
—
C’est vrai… mais ce n’est pas la question. Tu crois
que Hideki va obéir à l’ordre ?
—
Certainement pas ! Têtu et égoïste comme il est, il
n’en fera qu’à sa tête ! répliqua immédiatement Nobuaki.
—
Ça promet, pour demain.
—
Sûr, on va bien se marrer !
—
J’ai hâte de voir ça !
Le lendemain matin, Nobuaki entendit des cris de
dispute en atteignant la porte de la classe. Il se précipita à
l’intérieur, pour constater qu’un groupe d’élèves encerclait
Hideki.
—
Pourquoi est-ce que je devrais lécher les pieds de ce
thon ? s’écria-t-il.
—
C’est pourtant bien toi qui as forcé Minako et
Hirofumi à s’embrasser, hier !
—
Nous, on a obéi à l’ordre, alors maintenant c’est ton
tour ! insista Minako.
—
Quel nul ! Hier, c’était lui qui poussait les autres, et à
présent que les choses se corsent pour lui, il se débine, déclara
bien fort un élève de manière à ce que Hideki l’entende.
Incapable de contenir sa colère, celui-ci donna un grand
coup de pied dans la chaise la plus proche.
Mami, les bras croisés, un sourire voluptueux aux lèvres,
renchérit :
—
Tiens, tiens… Je croyais que nul ne désobéissait aux
ordres du roi ? Espèce de tyran !
—
Lèche ! Lèche ! Lèche ! se mit à scander en chœur