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—
Quoi ?
—
Tu pourrais rester dormir, ce soir.
—
Euh, je ne sais pas si…
—
Allez, pour une fois.
—
Mais…
—
Parfait, c’est décidé !
Arrivés chez lui, Nobuaki fila dans sa chambre sans crier
gare. Chiemi rangea les mocassins qu’il avait laissés en plan
dans l’entrée, puis lui emboîta le pas.
Elle tentait d’afficher un air calme, mais sa nervosité
était palpable.
Je compte peut-être pour toi, mais tu ne devrais pas me faire
trop attendre. Je vais finir par croire que je n’ai aucun charme, si
ça continue.
Alors qu’ils étaient tous deux attablés autour d’un
repas de feuilles de chou farcies et de boulettes de viande au
gingembre en compagnie de la mère de Nobuaki, celle-ci
demanda doucement à la jeune fille :
—
Est-ce que tu connais la signification du chou farci ?
—
Comment ça ? La façon de le préparer ?
—
Non, pas du tout. L’autre jour, j’ai entendu à la télé
que les choux farcis représentent les personnes herbivores en
apparence mais carnassiers à l’intérieur ! Tu crois que Nobuaki
ne mange que des légumes, ou bien qu’il aime la chair fraîche ?
Nobuaki recracha subitement le chou farci qu’il était en
train de manger et fut pris d’une quinte de toux.
—
Maman, mêle-toi de ce qui te regarde ! Chiemi n’a
pas à répondre à ça ! Ne me dis pas que tu as préparé des choux
farcis dans le seul de but de pouvoir poser cette question ? Que
tu es allée acheter de la viande hachée au supermarché exprès
pour ça ?
—
Eh si ! Quand tu m’as prévenue que Chiemi restait