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Chapitre 4
L
e paysage se troubla devant les yeux de Sophie. Panique ?
Larmes qui lui brouillaient la vue ? Elle n’aurait pu le dire.
Tout ce qu’elle savait du monde était faux. Sa vie entière se
résumait à un simple mensonge.
Fitz lui effleura le bras.
—
Tu n’y es pour rien. Tu as pris pour argent comptant
tout ce qu’on t’apprenait… j’aurais fait pareil à ta place. Mais
maintenant, tu sais. Et la magie n’a rien à voir à l’affaire. C’est
ainsi que tourne le monde, point.
Soudain, les cloches du château carillonnèrent. Fitz attira
Sophie derrière un gros rocher à l’instant où une lourde porte
s’ouvrait. Deux elfes vêtus de tuniques noires et de capes en velours
qui tombaient jusqu’au sol firent leur apparition, suivis de dizaines
d’êtres étranges qui serpentèrent en formationmilitaire le long du
sentier rocailleux. Chacun mesurait bien deux mètres et portait
pour tout vêtement un pantalon noir qui laissait ses bras musclés
et son torse puissant exposés aux regards. Nez épaté, épaisse peau
grise toute plissée : on eût dit une espèce de tatou extraterrestre.
—
Des gobelins, murmura Fitz. Sans doute les créatures les
plus dangereuses qu’il te sera donné de rencontrer. Heureusement
qu’ils ont signé avec nous un pacte de non-agression.
