—
Et toi, tu n’arrives pas à lire dans mes pensées ?
Il secoua la tête :
—
Et pourtant, j’essaie de toutes mes forces.
Les ennuis la poursuivraient-ils donc toujours… jusque dans
un autre monde ? Elle n’avait aucune envie de passer pour une
anomalie, même parmi les elfes !
—
Comment est-ce possible ? demanda-t-elle.
—
Aucune idée non plus ! Mais si on considère la couleur de
tes yeux et le lieu où tu vis…
Il s’interrompit net, comme effrayé d’en avoir trop dit, et
entreprit de manipuler le cristal de son éclaireur.
—
Je dois poser la question à mon père.
—
Attends…Tu ne peux pas m’abandonner comme ça !
Pas alors qu’elle avait encore une multitude de questions à
lui poser.
—
Je n’ai pas le choix. Je me suis déjà absenté trop longtemps.
Et puis, il faut que tu rentres chez toi.
Il avait raison, bien sûr. L’absence inexpliquée de Sophie
allait sans doute lui attirer un énorme savon. Mais lorsque son
compagnon présenta le cristal à la lumière du soleil, l’adolescente
se mit à trembler. Fitz représentait son seul lien avec le monde
extraordinaire qu’elle venait d’entrevoir, la seule preuve qu’elle
n’avait pas rêvé toute l’après-midi.
—
Est-ce que je te reverrai ? murmura-t-elle.
—
Bien sûr. Je reviens demain.
—
Comment est-ce que je te retrouverai ?
Il eut un petit sourire.
—
Ne t’inquiète pas ! C’est moi qui te trouverai…
