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fois…
—
Il devrait être content, hein ?
—
Carrément… Satomi est plutôt discrète mais elle est
mignonne, non ?
—
Oui, une vraie poupée.
—
Ne t’inquiète pas. Je ne laisserai jamais Hideki
exécuter cet ordre ! Non, pas question que les sales pattes de
ce monstre, ce rebut de l’humanité, ce coureur de jupons,
souillent la poitrine de Satomi ! Tout mais pas ça !
Chiemi dévisagea Nobuaki d’un air ébahi puis s’affala
sur le matelas par terre et s’emmitoufla dans son drap.
Nobuaki eut beau lui demander ce qui n’allait pas, elle
resta muette et s’endormit bientôt.
Elle se réveilla au milieu de la nuit et, penchée sur le
visage de Nobuaki, lui murmura :
—
Je te déteste. Et si c’était moi qui avais été désignée,
qu’est-ce que tu aurais fait ? Est-ce que tu te serais davantage
mis en colère que pour Satomi ?
—
Tire, Naoya ! Un peu de courage !
La voix de Nobuaki la fit sursauter, mais celui-ci reprit
sur-le-champ ses ronflements.
—
C’est toi qui manques de courage !
Le lendemain matin, à huit heures passées, lorsque
Nobuaki et Chiemi entrèrent dans la salle de classe, Hideki
était assis sur le bureau du prof et scrutait la porte du regard.
—
C’est toi, Satomi ? Ah, ce n’est que vous… fit-il, l’air
visiblement déçu. Salut.
Et il leur adressa à regret un signe de la main.
—
Tu es là drôlement tôt, ce matin ! D’habitude, tu
arrives toujours à la dernière minute.
Hideki eut un ricanement sinistre.