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Le ciel, enveloppé d’une légère brume matinale, se
teintait peu à peu de blanc.
—
Je suis à la bourre ! s’écria Nobuaki.
Il fila au lycée sans même prendre le temps d’avaler un
petit-déjeuner.
Quand il ouvrit la porte de sa salle de classe, ses
camarades, plus bruyants qu’à l’accoutumée, semblaient
curieusement agités. Une vingtaine d’entre eux étaient réunis
en cercle vers le fond de la salle. Intrigué, Nobuaki se dressa
sur la pointe des pieds afin de jeter un œil par-dessus leurs
épaules.
—
Qu’est-ce que vous fichez ?
—
Salut, Nobuaki ! Tu n’as pas reçu le message ? lui
répliqua Naoya Hashimoto.
Naoya était le meilleur ami de Nobuaki, et un plaisantin
à la langue bien pendue. En revanche, il avait de très mauvais
réflexes.
Lors de la compétition sportive, trois semaines plus tôt,
il avait participé au match de basket à ses côtés. Personne ne
désirait le prendre dans son équipe, de peur qu’il les ralentisse,
et Nobuaki avait alors tendu la main à un Naoya abattu.
Dès que ce dernier avait le ballon en main, il le passait
immédiatement à quelqu’un d’autre. Même quand on lui
accordait un lancer franc, il ne tirait pas. Si on lui ordonnait
de le faire, il finissait, affolé, par chercher un coéquipier du
regard. Quand Nobuaki lui faisait une passe, il recevait souvent
le ballon en pleine figure.
La raison pour laquelle Naoya ne tirait pas était
extrêmement simple : il ne marquait jamais. N’importe quel
autre membre de l’équipe avait un meilleur taux de réussite au
lancer.
