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Une fois tranquille, Nita s’adossa contre la tête de lit pour
considérer le guide.
Et pourquoi pas, d’abord ? Si ce n’est pas
un canular, il existe sans doute toute une variété de sortilèges
différents. Je pourrai peut-être transformer Joanne en dinde, qui
sait ! Bon, c’est sûr, elle ne verra pas trop la différence.
Elle rit sous
cape, malgré la douleur.
Et s’ il existe un sort pour retrouver les
stylos perdus, je suis preneuse !
Enfin, à en croire le livre, la sorcellerie ne doit pas être prise à
la légère, il faut la réserver aux grands problèmes. Est-ce que j’ai le
droit de l’utiliser pour des broutilles ? De toute façon, impossible d’y
recourir sans avoir prononcé mes vœux, et ensuite…c’est pour la vie.
Attends, tu sais bien que ce n’est qu’une blague ! Tu peux prêter
serment, tu ne risques rien ! Et ce n’est pas une plaisanterie, eh bien…
Je deviendrai une sorcière.
Son père frappa à la porte, avant d’entrer avec un plateau-
repas et un verre de coca. Elle lui adressa un sourire mesuré, car
son visage lui faisait de plus en plus mal.
—
Merci, papa.
—
Tiens, ta mère veut que tu prennes deux comprimés.
Il lui tendit des cachets d’aspirine, qu’elle avala avec une
gorgée de soda. Il s’assit ensuite au pied du lit.
—
Nita, tu ne trouves pas que ça commence à faire beaucoup ?
—
Hein ?
Il semblait chercher les mots justes.
—
Une fois ou deux, passe encore, ce sont des choses qui
arrivent dans une scolarité. Des frictions…J’ai connu ça, à ton âge.
Mais ces derniers temps, ça dépasse les bornes. Tu veux que j’aille
parler à Joe Virella ? Lui suggérer de dire deux mots à Joanne ?
—
Non !
Il étudia ses mains un petit moment.