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—
Alors on fait quoi ? On ne peut pas rester sans réagir. Il
faut que j’en parle à ton collège…
—
Non, s’il te plaît, pas ça ! Ce serait pire.
—
Nita… Ça ne peut plus durer. Qu’est-ce qui provoque
ces bagarres ? Même les leçons n’ont rien donné… Pourquoi
est-ce que tu ne te défends pas ?
—
J’ai essayé ! Ça ne change rien ! Ils s’y mettent à plusieurs,
c’est tout !
Son père la toisa sévèrement. Elle rougit.
—
Désolée d’avoir crié, papa. Mais quand je me bats, ça ne
fait que les encourager, au contraire.
—
Tu baisses les bras trop vite ! C’est pour ça que tu te fais
démolir toutes les semaines.
Elle fut surprise par la colère qui perçait dans sa voix.
—
Je ne peux pas me battre à ta place, Nita ! Et ce n’est
pourtant pas l’envie qui m’en manque ! Je n’en suis pas fier,
mais j’adorerais voir quelqu’un lui rendre la monnaie de sa
pièce, à cette petite peste pourrie gâtée…
Et moi donc !
pensa-t-elle.
Il est bien là, le problème.
Elle
aurait donné n’importe quoi pour se venger de Joanne. Et elle
aussi en avait honte.
—
Papa, s’il s’agissait de simples frictions, ce serait déjà du
passé. Mais si ces filles ne m’aiment pas, c’est surtout parce que
je me fiche complètement de leur opinion ! On n’a pas les mêmes
centres d’intérêt… et ça me va très bien ! C’est ça qu’elles ne
supportent pas. Dans leur petit monde, elles sont la référence abso-
lue. Du coup elles me prennent pour cible. C’est aussi bête que ça.
Elle soupira.
—
Un de ces quatre, la tête de quelqu’un d’autre leur revien
dra encoremoins que lamienne, et elles me lâcheront, tu verras…