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L
e vrai problème
,
ruminait Nita en dévalant Rose Avenue
comme si sa vie en dépendait,
c’est que je suis incapable de
la fermer !
Elle détalait déjà depuis cinq minutes, parfois par-dessus
les clôtures, parfois entre les haies, et commençait à s’essouffler.
Derrière elle, Joanne et Glenda vociféraient, le reste de la bande
sur les talons. Elles menaçaient à grand renfort d’insultes de
remplacer son œil au beurre noir à moitié estompé par un beau
coquard tout neuf. Évidemment, il avait fallu que Joanne vienne
parader devant elle avec son nouveau vélo tout en chrome
argenté – vitesses à la pelle, compteur-odomètre numérique,
cale-pieds et gourde inclus –, histoire de lui demander ce qu’elle
en pensait. Le hic ? C’était presque exactement le modèle que
Nita rêvait de recevoir à son dernier anniversaire… au lieu de
quoi elle n’avait eu que des vêtements.
Bref, elle s’est dit qu’elle allait remuer un peu le couteau dans
la plaie !
pensa Nita, à bout de souffle, en s’engouffrant dans
l’allée de la dernière maison au coin de la rue. Elle contourna
la bâtisse, dont elle traversa le jardin pour enjamber la barrière
et passer chez les voisins. Naturellement, Joanne, entourée de
toute sa clique, n’aurait jamais imaginé que Nita ose répliquer.
