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Fitz engloba le paysage d’un geste large.
—
Ceci est ton monde. Ta place est ici.
Ta place est ici.
Quatre petits mots qu’elle avait attendus sa vie entière.
—
Je suis vraiment une elfe ? dit-elle d’une toute petite voix.
—
Oui.
Sophie contempla, par-delà les rochers, le château qui s’élevait
au loin. Un endroit de légende, censé sortir de l’imagination des
Hommes, et qui pourtant se dressait devant elle. À l’aune de ses
connaissances jusqu’alors, rien de ce que Fitz lui racontait ne
faisait sens. Mais elle savait que c’était la vérité. Mieux, elle le
sentait. Comme si la pièce manquante du puzzle de son identité
était enfin tombée en place.
—
O.K., trancha-t-elle, la tête en proie à mille vertiges. Je
te crois.
Au loin, une porte de fer se ferma dans un claquement
sonore. Fitz sortit de l’ombre et dégaina une nouvelle baguette
–
non, un éclaireur – mince, noir, orné d’un cristal bleu cobalt.
—
Prête à rentrer chez toi ?
Chez elle.
Deux mots qui la ramenèrent à la réalité. Si elle ne montait pas
dans le bus avec les autres élèves, M. Sweeney appellerait sa famille.
Sophie avait intérêt à rentrer avant que sa mère ne panique.
Elle sentit son cœur se serrer.
La réalité lui semblait soudain tellement ennuyeuse après ce
qu’elle venait de découvrir ! Malgré tout, elle attrapa lamain de Fitz,
et jeta un dernier regard à l’incroyable paysage qui s’étirait devant
elle avant qu’il ne s’évanouisse dans une lumière éblouissante.
Après l’air frais et vivifiant de Lumenaria, il lui sembla que
les cendres fumantes de San Diego lui brûlaient les poumons.
Surprise de reconnaître les simples bâtisses carrées qui se