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«
Enfin. » Comme si l’objet de leur quête était quelqu’un
d’important.
Si seulement elle pouvait entendre les pensées de Fitz,
comprendre le véritable sens de cette phrase cryptique ! Mais
l’esprit du jeune homme demeurait mystérieusement silencieux.
Et impossible de savoir pourquoi.
—
Il ne sera pas ravi d’apprendre que je t’ai emmenée voir
nos cités, ajouta-t-il, même si j’ai veillé à ce que personne ne
nous surprenne. Jure-moi que tu ne parleras pas de ce que je t’ai
montré aujourd’hui.
—
C’est promis.
Elle était sincère, et soutint son regard pour le lui prouver. Il
respira mieux, comme soulagé.
—
Merci. Bon, tâche de paraître normale, histoire que ta
famille ne se doute de rien !
Elle acquiesça. Mais impossible de le laisser partir sans lui
poser au moins la question qui la taraudait. Elle prit son courage
à deux mains.
—
Fitz… Comment se fait-il que je n’entende pas tes
pensées ?
Il recula d’un pas, déconcerté :
—
Je n’arrive toujours pas à croire que tu sois Télépathe.
—
Ce n’est pas le cas de tous les elfes ?
—
Non. C’est une aptitude spéciale, une des plus rares. Et
puis, tu n’as que douze ans, non ?
—
Et demi, corrigea-t-elle, vexée par sa remarque.
—
C’est très précoce. J’ai la réputation d’être le plus jeune
elfe chez qui ce pouvoir se soit manifesté, et j’avais quand même
treize ans révolus.
Elle fronça les sourcils.
—
Pourtant… j’entends ces voix depuis l’âge de cinq ans.
—
Cinq ans ? s’étrangla-t-il.