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d’appel. Il monta sur l’estrade, posa le carnet, puis s’adressa à
ses élèves.
—
J’ai tout d’abord une annonce à vous faire. Satomi est
absente aujourd’hui, elle ne se sent pas bien.
Hideki se releva brusquement et sa chaise valsa en arrière
avec fracas.
—
Quoi ? C’est n’importe quoi ! Elle fait semblant,
c’est obligé ! s’exclama-t-il avant de redresser sa chaise avec un
claquement de langue contrarié. Pourquoi pile aujourd’hui ?
—
Quel dommage, dire que tu es venu tôt exprès
tellement tu étais impatient… Tu ne comprends pas que
Satomi t’a posé un lapin ? De toute évidence, elle ne peut
vraiment pas t’encadrer ! déclara Mami, d’un ton aussi
mielleux qu’acéré.
—
Mêle-toi de tes affaires !
Nobuaki murmura à Chiemi, assise à côté de lui :
—
Satomi sèche les cours, hein ?
—
Oui, à tous les coups ! Elle ne devait vraiment pas
avoir envie de venir, la pauvre…
Hideki fut maussade toute la journée. De mauvaise
humeur, il cherchait la bagarre au moindre prétexte. Les autres
élèves, et en particulier les filles, évitaient de s’approcher de
lui, de peur de s’attirer ses foudres.
De retour chez lui, Nobuaki s’enferma dans sa chambre,
jeta son sac sur le bureau et s’effondra sur le lit.
—
Je suis crevé… marmonna-t-il.
Il avait passé la journée à surveiller Hideki. Suite à
l’absence de Satomi, celui-ci avait essayé de toucher les seins
de toutes les filles à sa portée, sans distinction.
À chaque fois qu’il s’approchait d’une élève, Nobuaki
venait lui mettre des bâtons dans les roues en criant à sa cible