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—
Eh bien, figure-toi que tout le monde dans la classe
a eu ce texto ! Et comme on trouve ça marrant, on est en train
d’exécuter les ordres du roi !
—
Marrant ? s’exclama Nobuaki.
Hideki Toyoda, assis sur son bureau les jambes ballantes,
s’écria :
—
Allez, Hirofumi, Minako, vous n’allez pas rougir
à cause d’un bisou ! Ce n’est pas votre première fois, quand
même ?
—
Le baiser ! Le baiser ! surenchérit Mami Shirokawa en
tapant dans ses mains.
Mami était la figure de ralliement autour de laquelle
gravitaient toutes les filles de la classe – elle n’était pas aimée
pour autant. Simplement, s’opposer à elle revenait à devenir la
cible de rumeurs sans fondement et à être exclue du groupe. La
plupart des filles n’osaient pas lui désobéir, de peur de perdre
leur place au sein de la classe.
Mettant sa main en porte-voix, Hideki s’exclama :
—
Est-ce qu’on peut désobéir au roi ?
—
Non ! répondirent à l’unisson plus de la moitié des
élèves.
Hirofumi Inoue, mal à l’aise, s’approcha de Hideki.
—
J’aimerais bien t’y voir !
Minako Nakao, une fille au caractère bien trempé qui
traînait toujours avec Mami, attendait Hirofumi en tapant du
pied, les bras croisés.
—
Dis, tu comptes me faire poireauter encore longtemps,
espèce de mauviette ?
—
T’es nul !
— 100
yens qu’il l’embrasse !
—
Il n’y arrivera jamais, ce petit puceau ! le raillaient
copieusement les garçons.