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—
Qui êtes-vous ? s’écria-t-elle en portant aussitôt une main
au stylet d’acier glissé dans son corsage. Et comment êtes-vous
entrés ici ?
Les trois hommes se levèrent, dissimulés en grande partie par
les ombres qui régnaient dans la pièce, et le plus grand d’entre
eux s’avança vers elle. Malgré elle, Geneviève recula jusqu’à
sentir les pierres dans son dos. Elle songea un instant à fuir,
mais elle savait que l’intrus la rattraperait sans peine avant qu’elle
n’atteigne la porte.
—
Que…que voulez-vous ? bredouilla-t-elle. Je n’ai pas beau
coup d’argent ici. Nous…nous ne sommes pas encore ouverts. Si…
—
La ferme. (La voix de l’homme était aussi profonde et
inamicale qu’elle l’avait imaginée.) Ton argent ne nous intéresse
pas. Toi non plus, d’ailleurs, ajouta-t-il au moment où Geneviève,
pâle comme la mort, laissait échapper un hoquet.
Il se rapprocha encore et accula contre le mur la tavernière
effrayée. Désormais, il était assez près pour qu’elle puisse le
frapper de sa petite arme, mais elle n’allait certainement pas s’y
risquer.
—
Tout ce qu’on veut, poursuivit-il, c’est un petit coup de
main de ta part. Ensuite, on te laissera tranquille.
—
Un coup de main ? répéta-t-elle en levant les yeux vers
cette montagne en habits d’homme.
—
C’est très simple : nous cherchons quelqu’un qui vient
souvent dans ta jolie taverne, paraît-il. Car, soit dit en passant, tu
as là un bien bel établissement. Est-ce que tu connais une jeune
femme du nom de Widdershins ?
*
Quelques heures plus tard, le dos tourné au soleil couchant,
Widdershins se promenait sur le boulevard noir de monde,
